Ces troubles du sommeil qui empoisonnent la vie

Le Centre d'investigation et de recherche sur le sommeil (CIRS) du CHUV à Lausanne reçoit des patients de tous âges et aux troubles divers: parasomnie, insomnie, apnée du sommeil, etc. Mais toutes et tous veulent comprendre pourquoi ils ont tant de mal avec Morphée.

Car les conséquences d'un trouble du sommeil peuvent être graves: "J'ai eu deux accidents de voiture parce que je me suis endormie au volant. C'est à ce moment-là que j'ai compris que je pouvais mettre ma vie en danger et aussi celle des autres", explique Colette Ligron, 26 ans. "Je me réveille toujours épuisée et je ne sais pas pourquoi".

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RTS - Katia Bitsch

Scruter le sommeil

Alors pour comprendre, dans une des chambres de l'Hôtel des patients, la jeune femme s'apprête à passer la nuit sous haute surveillance. Autour d'elle: des caméras infrarouges, des micros et sur les différentes parties de son corps des électrodes et des capteurs qui vont permettre d'enregistrer son rythme cardiaque, sa respiration et le moindre de ses mouvements.

A proximité dans le centre de contrôle, deux infirmières scrutent les écrans. Colette Ligron pense souffrir de somnambulisme. "Je n'ai pas conscience de me réveiller la nuit, mais ça m'est arrivée un jour, au réveil, de constater que ma chambre était toute bien rangée, alors qu'elle était en désordre quand je me suis couchée".

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RTS - Capture d'écran

"Le sommeil préoccupe tout le monde. On estime qu'une personne sur deux aura un jour un trouble du sommeil dans sa vie", explique le docteur Raphaël Heinzer, directeur du CIRS.

"On peut tous avoir du mal à s'endormir quand on est un peu anxieux, mais quand cela a des conséquences récurrentes sur notre journée comme l'irritabilité, le manque de concentration, la perte de mémoire ou l'état de somnolence, à ce moment-là, il faut consulter car on est face à un vrai trouble", note le médecin.

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Et ces troubles ont aussi des conséquences économiques. Absentéisme, maladies cardiovasculaires ou accidents de la route. En Suisse, on estime que les troubles du sommeil non traités coûtent entre 8 et 10 milliards de francs chaque année.

Pour le professeur Raphaël Heinzer, le sommeil doit donc être une préoccupation politique. "Certains pensent même que pouvoir dormir la nuit est si essentiel à la vie que cela devrait être inscrit dans les droits de l'Homme".

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Keystone - Christof Schuerpf

Coraline Pauchard et Katia Bitsch